Apprentissage, voie royale pour métiers passion

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Mécaniciens, carrossiers, boulangers, pâtissiers, bouchers, charcutiers, coiffeurs, esthéticiennes, fleuristes… Ils sont plus de 700 jeunes apprentis, tous sur des métiers en tension, à se former en alternance à l’IREAM, non loin du centre-ville d’Amiens.

Plus qu’un CFA, c’est un véritable « campus » où chaque bâtiment, des petites unités de style pavillonnaire récemment rénovées par la Région, accueille sa spécialité.

Nicolas, 15 ans, est apprenti charcutier : « Pour moi, c’est d’abord une passion. Tout petit déjà, j’aidais mon père à faire du boudin… le meilleur de la région ! » dit-il. Quand il n’est pas sur le campus – un des seuls de la région à disposer d’un centre d’hébergement – c’est dans une boucherie de Villers-Bocage (80) qu’il travaille en alternance.

La certitude d’un emploi à la sortie

Nicolas en est convaincu : il n’aura pas de problème pour trouver du travail après sa formation. « Si tu travailles bien, c’est toi qui reprends la boutique » lui a promis son patron qui, proche de la retraite, commence à préparer sa succession.

La transmission, c’est bien sûr le maître mot de l’apprentissage. Axel, 15 ans également, est apprenti garagiste. « On est bien ici, avec des équipements vraiment au top » explique-t-il. « Mais c’est lorsque je retourne au garage, à Gamaches, que j’ai vraiment l’impression d’exercer ma profession. Mon patron a commencé comme apprenti, il sait donc ce que je vis et surtout comment faire pour transmettre la passion du métier« , s’enthousiasme le jeune apprenti.

Un développement vers les grandes entreprises

« Le développement de l’apprentissage sur ces métiers en forte tension est un des axes principaux de notre action pour l’emploi« , explique Sébastien Huyghe, vice-président de la Région en charge de l’apprentissage, venu visiter les installations de l’IREAM et rencontrer les jeunes.

Pour le vice-président, l’enjeu se situe aussi dans l’élargissement des familles d’employeurs :
« Aujourd’hui essentiellement concentré sur les entreprises artisanales, l’apprentissage a vocation également à se développer auprès de l’industrie et des entreprises de taille plus importantes » indique t -il. « Tout l’enjeu est d’encore mieux faire connaître ces filières, et surtout de les valoriser tant auprès des jeunes que des familles.« 

Une approche partagée par le directeur du site, Arnaud Beurton, qui rappelle que Florence Lesage, vice-championne du monde de pâtisserie, était la meilleure élève de sa classe en fin de troisième avant de choisir la voie de l’apprentissage à l’IREAM pour faire de sa passion son métier.

« Un autre signe que le regard change, c’est la multiplication des émissions télévisées dédiées aux métiers de l’artisanat, notamment les métiers de bouche« , note le directeur. « Ces émissions révèlent des vocations et nous amènent de plus en plus de jeunes« .

Voie royale

Au plus près de la réalité du terrain, le modèle de l’apprentissage permet surtout de répondre en amont de façon réactive aux besoins concrets des entreprises sur ces types de métiers. « La spécificité de l’IREAM est d’être une structure associative qui, outre la Chambre des métiers, associe directement les organisations professionnelles, ce qui nous permet une approche très directe et très concrète en terme de réactivité sur le terrain de l’emploi » relève Alain Bethfort, président de la Chambre des métiers de la Somme.

Une démarche dont témoigne le parcours d’Amandine (16 ans) et Justine (19 ans), esthéticiennes repérées en stage chez Yves Rocher, puis dirigées par l’entreprise vers l’apprentissage en vue d’être embauchées à l’issue de leur formation en alternance. « C’est ce que j’ai toujours voulu faire. Pour moi, c’est la voie royale« , sourit Amandine.





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Région Hauts-de-France