Les 15 et 16 novembre 2023, plus de 100 élèves de 20 lycées des Hauts-de-France se sont rendus en Pologne pour visiter le site de l’ancien camp d’Auschwitz-Birkenau, ainsi que l’ancien quartier juif de Cracovie. Un voyage essentiel pour le travail de mémoire.
Accompagner le devoir de mémoire auprès des jeunes de la région, pour ne pas oublier les atrocités du passé, est primordial pour la Région. La visite de lieux de mémoire, contribue au travail de mémoire. C’est tout le sens du voyage mémoriel réalisé les 15 et 16 novembre 2023, à Cracovie et sur le site de l’ancien camp d’Auschwitz-Birkenau, par 120 lycéens des Hauts-de-France.
Devoir de mémoire : une Région fortement engagée
C’est au travers de son dispositif « Travail de mémoire » que la Région s’engage auprès des jeunes pour faire vivre la mémoire et sensibiliser. En effet, ce dispositif, qui existe depuis 1996, fait des lycéens des Hauts-de-France des acteurs engagés dans la recherche et la transmission mémorielle.
En partenariat avec les autorités académiques de Lille et Amiens, de la DRAFF et du Mémorial de la Shoah, la Région Hauts-de-France est engagée dans une politique volontariste, d’éducation à la tolérance et à la paix, en direction des jeunes. Pour rappel, ce dispositif s’adresse aux élèves de première, dont des enseignants ont répondu à un appel à projets, et leur permettent de mener, pendant deux ans, un projet pédagogique sur la Shoah, dont le cœur du dispositif est le déplacement mémoriel sur le site de l’ancien camp d’Auschwitz-Birkenau.
Consciente de l’importance de ce dispositif pour la transmission, et avec la disparition inéluctable des témoins de cette période, la Région a décidé de le renouveler chaque année, et non plus tous les deux ans.
Un voyage essentiel
Ce voyage mémoriel constitue l’essence même du dispositif régional. « Il [le voyage mémoriel] est important car il permet à des lycéens de réfléchir à la citoyenneté et surtout l’antisémitisme, au regard de ce qu’il se passe aujourd’hui dans le monde« , affirme Maddy Dorchies-Brillon, élue régionale, en charge du devoir de mémoire. « La découverte d’un lieu comme celui-ci [l’ancien camp d’Auschwitz-Birkenau], marqué par les atrocités de l’histoire, par des élèves, chargés d’un projet de recherche, donne une autre approche de l’histoire, qui complète le travail des enseignants. Il permet de réfléchir sur les enjeux de la mémoire et de la citoyenneté« , explique Olivier Lalieu, historien au Mémorial de la Shoah.
Se rendre compte
La Région a accompagné durant ces deux jours les 120 lycéens engagés dans ce travail mémoriel, et une chose est sûre, ils sont rentrés en Hauts-de-France changé et bouleversé par ce qu’ils ont vu et appris. « Se retrouver ici à Auschwitz ça rend réel les choses« , nous confie l’une des élèves. « Ça me bouleverse de me rendre compte que des personnes, qui me ressemblent, ont pu souffrir aussi atrocement en raison de leur origine et de leur religion, livre Hermine élève au Lycée Frédéric et Irène Joliot-Curie d’Hirson (02). Il est important de venir ici pour se rendre compte de l’ampleur de l’antisémitisme« .
Ariane, lycéenne au lycée Eugène-Wolliez de Montreuil-sur-Mer (62) nous raconte : « Ce qui m’a marqué, c’est lorsque nous sommes entrés dans le camp d’Auschwitz-1. Nous avons vu, dans une salle, où nous n’avions pas le droit de prendre de photos, des montagnes de cheveux entremêlés et entassés. C’est à ce moment que j’ai réalisé que chaque mèche de cheveux appartennait à une personne différente. C’est tellement représentatif sur le nombre de personnes qui ont été tuées. Nous nous rendons compte de la réalité du massacre« .
L’intention de transmettre
Après ces deux jours intenses, beaucoup de lycéens sont repartis avec cette mission : d’être à leur tous des « passeurs de mémoire ». « Aujourd’hui, les témoins de cette terrible période de l’histoire sont de plus en plus rares. J’ai à cœur de transmettre ce que nous avons vu durant ces deux jours et ce que nous avons appris tout au long de notre projet, pour ne pas oublier« , livre un lycéen.
En début d’année 2024, les élèves présenteront ce qu’ils ont appris à d’autres jeunes de la région, pour transmettre la mémoire de la Shoah.
Depuis 1996 le dispositif « Travail de mémoire » c’est :
- 180 établissements concernés
- 1760 jeunes mobilisés dans un travail pédagogique