À 24 ans, Mohamed Soliman, a mis au point à l’UTC de Compiègne les premiers rollers électriques du monde. Portrait et parcours d’un jeune homme déterminé à concrétiser son rêve d’enfant dans une Région qui se transforme.
Inventeur, ingénieur, entrepreneur… À 24 ans, Mohamed Soliman est un jeune homme à l’agenda bien rempli depuis que ses rollers à assistance électrique, une première mondiale, sont sous les feux de l’actualité après avoir été primés, par deux fois, lors des Trophées Ingénieurs du Futur et qui viennent d’être récompensés par le très convoité Easy Mobility Award.
Et si Atmosgear, la start-up qu’il vient de lancer pour développer à grande échelle ses patins motorisés révolutionnaires est aujourd’hui suivie de près par les leaders mondiaux des fabricants de rollers, cette aventure à la fois technologique et entrepreneuriale repose avant tout sur la détermination sans faille de son créateur. » Ce projet de rollers électriques, je le porte depuis le collège, » explique Mohamed Soliman.
Très bon élève au lycée, ce jeune homme issu d’une famille modeste se confronte, alors qu’il est admis en prépa, aux inégalités et à la différence de niveau scolaire. « J’avais un objectif, très fort : faire une grande école pour mettre au point ces rollers dont je rêve depuis l’enfance.«
Le choix de l’UTC et des Hauts-de-France pour réussir
Alors, plus que les autres peut-être, Mohamed Soliman travaille, s’accroche… Et ça marche. Alors qu’à l’issue de cette prépa il obtient le choix entre plusieurs écoles d’ingénieurs, il choisit les Hauts-de-France et l’UTC de Compiègne. « Parce que le niveau d’enseignement y est exceptionnel mais aussi parce c’est la seule qui proposait un parcours dédié à l’entrepreneuriat, en plus des filières d’ingénieurs qui m’intéressaient « .
De fait, Mohamed Soliman se définit comme à la fois ingénieur et entrepreneur. « En plus d’une très solide formation d’ingénieur, avec sur place des laboratoires de pointe, j’ai pu avoir accès à l’UTC à des enseignements de haut niveau en marketing, en design, en droit de la propriété intellectuelle… Tout ce dont j’avais besoin pour mon projet » .
« Comme si vous aviez du vent dans le dos »
À l’UTC, le rêve du collégien prend corps. C’est là qu’il conçoit ses premiers patins électriques, dont la technologie repose sur un ensemble de capteurs permettant, c’est tout l’enjeu, la miniaturisation du système lui permettant d’être embarqué dans le patin lui-même. « Il existait des choses, mais avec des manettes, ou des batteries embarquées dans un sac à dos… une vraie galère pour les usagers. » La force et l’unicité du système miniaturisé d’Atmosgear, c’est en effet qu’il ne modifie pas les habitudes des pratiquants. « La batterie miniature se recharge à chaque pas en avant, et vous avez juste la sensation d’avancer plus facilement comme si vous aviez du vent dans le dos, » explique l’entrepreneur.
Un projet made in Hauts-de-France soutenu par la Région
Ces développements et ces innovations, Mohamed Soliman a pu les développer notamment au sein de l’incubateur d’entreprise de l’UTC ITerra, soutenu par la Région Hauts-de-France. « Un vrai booster ! » explique-t-il, enthousiaste. « Nous avons pu bénéficier avec ITerra d’un mentoring essentiellement orienté business, avec des modules de formation très pointus, en marketing notamment « . Cet incubateur régional a également permis au projet de recevoir une aide de la Région de 10 000 euros. « Avec cet argent, nous avons pu entre autres fabriquer nos 10 premières paires de rollers « .
À partir du mois de mars 2022, Mohamed Soliman entamera un tour de France avec 4 de ses amis pour effectuer des démonstrations sur les places des villes et faire tester ses rollers par des pratiquants. « Nous partirons en van à la rencontre des gens, un peu à l’aventure, » explique-t-il. Ces démonstrations seront aussi l’occasion d’affiner la précision des capteurs en fonction des usages in situ des pratiquants.
Rencontrez le au Salon Made in Hauts-de-France
Fait notable, et Mohamed Soliman y tient : les rollers d’Atmosgear sont conçus à partir de composants (les roues, la chaussure, les capteurs) 100% fabriqués en France. Vous pourrez les découvrir, en présence de leur créateur, du 3 au 5 décembre au salon du made in Hauts-de-France sur le stand de la Région.
Pour l’heure, Mohamed Soliman est engagé dans une véritable course de vitesse pour fabriquer et diffuser à grande échelle ses rollers électriques, nés un jour d’un rêve de collégien.